Contexte
Les résidus organiques sont en augmentation constante et ils sont peu recyclés ce qui provoque des dommages environnementaux considérables. Ce problème est associé à l’accroissement exponentiel de la population humaine et aux habitudes de consommation qui favorisent la consommation de protéines animales. Ces résidus produisent une grande quantité de gaz à effet de serre et d’eaux polluées, lesquels contaminent les sols, l’eau et l’air. Un des principaux défis du 21ème siècle est la recherche d’une solution pour la gestion durable de ces résidus organiques, spécialement dans des environnements urbains et dans le cadre agro-industriel.
L’augmentation de la production animale pour la consommation humaine, a produit un accroissement exponentiel de la production de déchets organiques. En analysant seulement le marché avicole péruvien, il est produit plus d’un million de tonnes de résidus organiques peu ou pas recyclés, qui pourraient être valorisés économiquement.
Pour assurer l’augmentation de 50% des protéines nécessaires pour approvisionner le marché d’aliments pour les animaux de ferme, on ne peut pas compter seulement sur les productions actuelles. Dans le cas de la production de soja, le principal problème est la déforestation de grands territoires pour sa culture ; tandis que pour la production de farines de poisson, le principal obstacle est la pénurie d’anchois dû à la surexploitation de la ressource halieutique.
L’origine du projet
En 2015, les membres de Bioconvertin en association avec les laboratoires de l’Université péruvienne Cayetano Heredia et de l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de France ont eu le projet de transformer les recherches préalables en une entreprise qui améliore la qualité de la vie, créatrice d’emplois et utile pour le bien-être de la société. Les industries agricoles éliminent des tonnes de déchets organiques qui pourraient être utilisées pour les transformer en produits de haute valeur nutritive et économique en utilisant des larves d’insectes. Bioconvertin a pour objectif principal de recycler des résidus organiques à travers un processus biotechnologique peu consommateur en eau. Il vise à produire une farine à base de larves de ces mêmes insectes pour remplacer partiellement l’apport protéique et lipidique des farines de soja et de poisson utilisées dans l’alimentation d’animaux de ferme et dans l’aquaculture.
La Solution
Bioconvertin utilise des larves d’une mouche tropicale péruvienne avec une haute productivité – en 14 jours la larve augmente son poids jusqu’à 5000 fois – Elle possède la capacité de se nourrir de différents déchets organiques éliminés par les agro-industries. Ces larves sont transformées postérieurement en aliment pour animaux (farine de larve) qui remplaceront progressivement les farines de soja et poisson dans l’alimentation des animaux de ferme et dans l’aquaculture.
Cette technologie a été développée par l’Institut de Recherche pour Développement (IRD, France), dont les laboratoires se trouvent dans les installations de l’Université péruvienne Cayetano Heredia. Après 2 années d’un labeur intense, il a été conçu un pilote optimisé de production de cette mouche qui permettra d’atteindre l’objectif final du projet : le passage à une production industrielle de farine de larves.
Avantages
- Production d’une farine riche en protéines, lipides, sels minéraux et probiotiques.
- Recyclage des déchets organiques avec une faible consommation en eau.
- Ce procédé ne contamine pas.
- Il ne diminue pas les ressources naturelles.
Pourquoi utiliser des insectes dans la production de farine ?
- Le cycle biologique court de l’insecte fait que la production est efficace et viable.
- Il démontre une très grande capacité de bioconversion de résidus organiques qui sont transformés en une importante biomasse larvaire ; en contribuant à une diminution notable de la pollution grâce au recyclage des déchets des restaurants, marchés, supermarchés et usines de l’industrie alimentaire.
- Le métabolisme des insectes produit des composés de haute valeur ajoutée possédant une qualité nutritionnelle équivalente à celles des farines de soja et de poisson.
- Le procédé s’intègre parfaitement dans le système d’élevage.
- Cet insecte ne transmet pas de maladie.
- Il est source de micro-organismes bénéfiques pour les animaux qui l’ingèrent.